PHILOSOPHIE CHINOISE

La Culpabilité

peut être associée aux remords

Qu’est-ce la culpabilité ?

Quand est-ce qu’on se sent coupables ?

Dans la psychologie chinoise, la culpabilité est associée aux remords.

La culpabilité dépend en fait beaucoup de la manière dont on voit les choses. Ce qui est culpabilisant pour certains ne l’est pas nécessairement pour les autres. Qu’est-ce qui définit alors la culpabilité ? C’est notre regard, ou le regard des autres, ou les conventions sociales, ou l’éducation etc. Ce sont eux qui vont définir si nous nous sentons coupables ou pas.

On peut donner cet exemple : si on tue en temps de guerre, on peut être un héros, si on tue en temps de paix, on est un assassin ! On voit dans cet exemple que selon les conventions sociales, on peut être un assassin ou un héros.

La culpabilité est principalement liée à un décalage par rapport à une norme donnée : si je suis en dehors d’une norme donnée, cela peut induire une culpabilité ou des remords.

Il y a donc dans la culpabilité une notion de morale, qu’elle soit personnelle ou collective, et cette morale est très importante pour la personne. Si je change ma morale, je change ma culpabilité ! Il faut donc déplacer la règle ou les règles pour que la culpabilité disparaisse. La norme, c’est justement le regard qu’on a ou qu’on nous a inculqué.

Les sociétés morales génèrent de la culpabilité parce qu’elles définissent des codes, et elles culpabilisent si les codes ne sont pas respectés. Elles n’agissent pas en mettant en place la compréhension, le bon sens, le respect et la logique, mais mettent en place des codes qui malheureusement peuvent mener à la culpabilité.

On peut parfois observer qu’un enfant qui a deux ans se tape s’il se rend compte qu’il a enfreint une règle. Il ne faut pas que cela reste ainsi. Il faut alors expliquer à l’enfant que ce n’est pas grave s’il a enfreint la règle. Il ne faut surtout pas dire qu’il est “vilain”, ou “pas gentil”, ou dénigrer de quelconque manière l’enfant, car ce n’est pas l’enfant qu’il faut juger, mais l’acte. Il faut toujours  juger l’acte, mais  jamais l’être. On peut donc, dans cet exemple, dire à l’enfant : “on ne fait pas ça”, “on ne touche pas à cela”, ou encore, “ici on ne peut pas faire cela” etc.

Il est très important de toujours juger l’acte (car c’est l’acte qui n’est pas bon), pas la personne. La personne est rarement mauvaise.

Il arrive aussi que des parents grondent un enfant ou le punissent, et ensuite ils se culpabilisent d’avoir fait cela. Il faut savoir qu’un enfant ressent si le parent se culpabilise parce qu’il l’a grondé ou puni. Alors l’enfant va se culpabiliser d’avoir fait mal ou mis mal le parent !

Dans la culpabilité, on se charge d’une faute. Dans la plupart des cas, la culpabilité est donc subjective ! On croit qu’on a faux, ou qu’on a fait faux, à cause de notre conditionnement, de notre vision des choses, de notre morale. La culpabilité n’est que rarement objective : un exemple d’une culpabilité objective : j’ai écrasé une poule involontairement. C’est un fait qui s’est avéré et que je n’ai pas voulu. On constatera facilement que les culpabilités objectives sont rares, alors que les culpabilités subjectives sont monnaies courantes : on se fait souvent des films. Analysez, et vous verrez !

La culpabilité pose un problème avec le temps ! C’est-à-dire : si je culpabilise, c’est à cause de quelque chose que j’ai fait un moment donné. Cette chose qui a été faite un moment donné peut nous poursuivre ! Dans le présent, je peux culpabiliser d’avoir fait ou dit cela. Mais par la suite, je vais culpabiliser encore d’avoir fait ou dit cela, alors que je ne suis plus dans cette situation. Je répète dans ce cas une situation qui n’existe plus. Je me projette donc en arrière alors que dans le présent je ne suis plus dans cette situation ! Je me reconditionne donc à me culpabiliser en pensant à ce que j’ai fait dans le passé ! Par là je maintiens une situation alors qu’elle n’est plus ! Etrange comme mode de fonctionnement, n’est-ce pas ?

Il faut savoir que ce n’est pas du tout mauvais si on se culpabilise à petites doses, car cela permet des remises en question. Le fait de culpabiliser un peu est une démonstration, d’une part, qu’on a conscience qu’on a des responsabilités, d’autre part, qu’il y a des endroits où je ne m’aime pas (je n’aime pas comme je suis, je n’aime pas mon corps, je n’aime pas comment je me comporte dans certaines situations etc). Pourquoi ? Parce que si je m’aime, j’accepte ce que je suis, comment je suis, j’accepte le fait que je ne suis pas parfait, que je suis ici pour apprendre, que dans cet apprentissage je peux faire des erreurs, et que ces erreurs vont me permettre de mieux comprendre qui je suis et comment je fonctionne afin de pouvoir avancer. Si je ne me connais pas, si je ne m’aime pas assez, alors je ne vois que les choses que je n’aime pas en moi ou dans ma vie (p. ex. je n’aime pas avoir dit cela, ou avoir fait cela, ou la manière dont je suis etc., d’où la sensation de culpabilité). Donc, je ne m’aime pas pour ce que je suis, je ne vois alors pas l’opportunité qui m’est donnée d’apprendre, ce qui pourtant est un grand signe d’amour, je suis alors dans la dualité, la séparation. Quel est le contraire de la dualité, la séparation ? C’est l’amour ! C’est d’être uni avec le tout. Je m’accepte comme je suis en essayant d’apprendre et de m’améliorer sans nuire aux autres. Pas d’amour : je ne suis pas dans l’unité, donc je ne suis pas dans la compréhension que tout est relié et que tout a un sens, je ne fais donc pas partie d’un tout, je suis alors dans le jugement, et quand je fais partie du jugement, cela crée de la culpabilité, alors que si je suis dans l’unité, dans l’amour, je fais de mon mieux sans me juger ni juger les autres. Vous arrivez à suivre ?

Essayez de relire et de comprendre ce qui précède, car cela est important.

Se défaire de la culpabilité, cela veut dire que je suis responsable, j’assume ce que j’ai fait et j’assume ce que je suis car cela va m’aider à avancer, à comprendre comment je fonctionne et à devenir responsable de mes actes. Malheureusement beaucoup de personnes ne veulent pas se défaire de la culpabilité, car se défaire de la culpabilité voudrait dire : “je suis responsable”. Beaucoup de personnes n’ont donc pas envie d’être responsables, car être responsable voudrait dire : accepter qu’on puisse faire des erreurs, accepter de changer. Il est vrai qu’il est plus facile de se morfondre dans la culpabilité au lieu de changer, au lieu de devenir responsable, au lieu d’accepter. Il faut nous libérer de cela !

Déculpabiliser est égal à : apprendre à s’aimer, admettre qu’on peut faire des “erreurs” et s’aimer malgré cela. Cela revient à abandonner l’Ego, c’est-à-dire arrêter de vouloir donner l’image d’être parfait, de pouvoir tout maîtriser, de vouloir plaire à tout le monde, alors qu’en réalité il est impossible d’atteindre ces buts ! Accepter nos faiblesses et essayer de changer en mieux. C’est cela, abandonner l’Ego qui veut toujours être au top et montrer qu’on est sans défauts et sans faiblesses.

Le remords est un niveau de la culpabilité : c’est se morfondre quand on culpabilise.

Comment faire alors pour traiter la culpabilité ?

4 points permettent de se libérer de la culpabilité :

- apprendre à libérer l’énergie qui a tendance à se bloquer avec des exercices de relaxation, de respiration et de méditation

- rechercher la morale qui a été transgressée, changer le regard, changer de morale, admettre qu’on fait des erreurs, s’octroyer le droit à l’erreur : on est là pour apprendre, on ne naît pas en sachant déjà tout ! Donc, on a le droit à l’erreur (pour autant qu’on ne fasse pas exprès de faire faux !)

- la confession : on se confesse à Dieu, car il ne juge pas. Si on se confesse à un prêtre, un thérapeute ou à une personne, alors on ne doit pas se regarder mutuellement : on se confesse, c’est tout. Il n’y a pas de pénitences : la pénitence est une interprétation religieuse

- apprendre à s’aimer et aimer les autres

Il faut donc avoir du temps pour soi et du temps pour les autres. Il faut être humble par rapport à ses fautes, car les fautes sont notre enseignement.

Il faut aussi savoir que plus on culpabilise, moins on assume ! Mais c’est le contraire qui doit être vrai ! Donc : assumer ce qu’on a pu faire et corriger dans la mesure du possible, accepter que cela s’est passé ainsi, si cela ne peut plus être corrigé.

Aussi, il faut faire attention avec les personnes qui culpabilisent, car il y a de grandes chances que quelqu’un qui culpabilise beaucoup va essayer de culpabiliser aussi les autres ! La personne va le faire inconsciemment pour ne pas se sentir seule dans sa culpabilité.

La culpabilité vient aussi du fait qu’on doit prendre des décisions. Pourquoi doit-on prendre des décisions ? C’est une intéressante question n’est-ce pas ? En fait, il y a bien longtemps, tout a commencé avec Adam et Eve. Ces deux personnes ont un moment donné accepté de manger un fameux fruit dans le jardin d’Eden. De quel fruit s’agissait-il ? Vous vous rappelez ? Il s’agissait du fruit de la connaissance. De la connaissance de quoi ? De la connaissance du bien et du mal, le bien et le mal n’étant rien d’autre que des contraires, comme le positif et le négatif, donc, la dualité. Ainsi, depuis cette époque, l’humanité est entrée dans une phase d’apprentissage, et pour cela, la dualité va être un outil indispensable. Depuis ce moment là, l’humanité doit apprendre à faire la différence de ce qui est bien et de ce qui est mal, ce qui est constructif et ce qui ne l’est pas, donc, apprendre à comparer (ce n’est possible que dans la dualité, que lorsqu’il y a des contraires), ce qui permet une prise de conscience. On peut se poser la question : Mais pourquoi donc y avait-il un arbre de la connaissance dans le jardin d’Eden qu’il ne fallait pas toucher ? N’aurait-il pas été plus simple de ne simplement pas mettre cet arbre dans ce jardin ? Quelle est donc l’idée là derrière ? Quelle est donc sa signification ? La réponse est plutôt simple : le fait que cet arbre ait été mis dans le jardin signifie qu’il a été donné à l’humanité la possibilité de choisir, et cette liberté de choix est le libre arbitre. C’est donc une richesse inestimable qui nous a été donnée, ce libre arbitre, mais qui pose aussi quelques problèmes, car on doit “tâtonner” dans la dualité, dans la comparaison, pour comprendre ce qui est bien et bon pour nous et notre environnement, et ce qui ne l’est pas. Si nous ne sommes plus dans la dualité, nous ne pouvons plus comparer, car il n’existerait qu’une seule chose, et donc, nous ne pourrions plus apprendre de manière autonome par comparaison, mais serions dans une évolution et un apprentissage bien différents de ceux que nous connaissons actuellement ! À réfléchir …

Il faut donc aussi  apprendre à prendre des décisions et ensuite assumer sans se culpabiliser, car nous sommes là pour apprendre. On peut faire des erreurs, et on a le droit d’en faire, pour autant qu’on ne le fasse pas exprès avec une intention de nuire. L’erreur en soi n’existe pas, puisque nous sommes là pour apprendre ! Donc, la culpabilité n’existe pas non plus ! C’est notre regard qui induit cette sensation (un peu comme la solitude : c’est notre regard qui l’induit -> voir l’article sur La Solitude ).

Alors nous pouvons nous poser les questions suivantes pour nous situer par rapport à la culpabilité que nous pouvons ressentir (prenez une feuille et inscrivez-y les réponses le plus honnêtement possible) :

- Puis-je revenir en arrière ?                                              oui - non

- Puis-je changer mon passé ?                                           oui - non

(Ici, il faut comprendre que c’est possible de changer le passé, mais que dans le présent, en transformant le ressenti ! Pour cela, différents exercices sont présentés dans la rubrique Exercices de base de ce site.)

- Puis-je changer le présent ?                                            oui - non

- Puis-je changer mon futur ?                                            oui - non

- Puis-je me permettre d’être heureux(se) ?                   oui - non

- L’erreur est-elle humaine ?                                             oui - non

(Mais cela ne doit pas tout justifier !)

- Qui me juge ?             ……..

(Moi-même ? Les autres ?)

- Si c’est une personne : De quel droit cette personne peut-elle me juger ?             ……..

- Sait-elle exactement ce qu’est la vie pour qu’elle puisse me juger ?                        oui - non

- Selon la culpabilité : Est-il favorable pour moi et mon entourage de reconstruire ma vie ?     oui - non

- Doit-il y avoir quelque chose qui doit m’empêcher d’être heureux(se) ?                oui - non

Si on a vraiment de la peine à se déculpabiliser, on peut encore utiliser la phrase suivante :

Aidez-moi à retrouver mon chemin et à avancer dans la 

vie de la manière la plus favorable pour moi, ma famille et tous ceux 

qui m’entourent.

(à répéter tous les jours 30 fois en suivant)

Et n’oublions jamais que :

Il n’est jamais trop tard pour bien faire !

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